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Intercommunalités : qui perd, qui gagne ?

Une semaine avant la tenue de la réunion de commission départemental de coopération intercommunale (CDCI), le préfet de la Loire a communiqué aux élus le projet de nouvelle carte des communautés d’agglomération et de communes.

Le préfet Fabien Sudry avait annoncé qu’il ne s’interdisait pas de diviser par deux le nombre d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), au nom de 17 après la réforme de 2011, il est dans les faits allé plus loin dans ses propositions. Si le projet de découpage administratif devait être accepté en l’état, il ne resterait plus que 6 EPCI dans la Loire.

Dans le nord du département Roannais agglomération ne cesse de grandir se rapprochant des frontières de son arrondissement. Le projet intègre une partie du Pays d’Urfé, la communauté de commune des Vals d’Aix et d’Isable et le Pays d’entre Loire et Rhône. Le Pays de Charlieu-Belmont resterait autonome.

Au centre, le projet de Loire Forez « fort » pour reprendre les mots de ses élus n’est réalisé qu’à moitié. Loire Forez s’élargirait aux Montagnes du Haut-Forez, au Pays d’Astrée et la partie sud du Pays de Saint-Bonnet-le-Château. En revanche Feurs-en-Forez et le Pays de Saint-Galmier qui aurait pu rejoindre le même ensemble se rapproche au contraire des Collines du matin, de la communauté de communes de Balbigny, de Forez-en-Lyonnais, et, surprise : Saint-Galmier se détache pour rejoindre Saint-Etienne Métropole.

L’agglomération stéphanoise, en quête d’habitants pour acquérir dans les faits son statut de métropole, la communauté urbaine ne devant être qu’une étape intermédiaire, agrandit ses frontières en englobant la partie est du Pays de Saint-Bonnet-le-Château et une partie des Monts du Pilat.

Et maintenant ?

Les réactions sont diverses et les élus vont s’employer à présenter des contre-propositions au préfet lors de la prochaine CDCI qui se tiendra vendredi 9 octobre. Si la présidente du Pays-de-Saint-Galmier, Monique Girardon, se dit « déçue » et regrette la perte éventuelle de la commune qui donne son nom à l’EPCI, le président de Feurs-en-Forez, Jean-Pierre Taite se déclare « plutôt satisfait du projet conforme à ce sur quoi nous travaillons depuis le début de l’année ».

Le sénateur Bernard Fournier voit la CC du Pays-de-Saint-Bonnet-le-Château dont il a été le premier président, entièrement démantelé. Sans grande illusion, semble-t-il, il parle d’une contre-proposition qui verrait l’EPCI garder son autonomie en intégrant trois communes de Haute-Loire qui seraient, selon lui, intéressées.

Quant à Gaël Perdriau, le président de Saint-Etienne Métropole, il se montre plutôt satisfait. Il semblerait pourtant qu’il ne verrait pas d’un mauvais œil la commune de Saint-Just-Saint-Rambert rejoindre l’agglomération stéphanoise, quoique son maire Olivier Joly ait manifesté son opposition. « Quand les habitants d’une commune vont travailler, étudier, se faire soigner dans l’agglomération voisine, c’est qu’il y a un bassin de vie cohérent. Prendre prétexte d’un écart de fiscalité de 0,4 % sur la taxe d’habitation pour s’opposer, ce n’est pas cohérent. Il faut que les résistances liées aux égos laissent la place à l’intérêt général. »

Mathieu Ozanam

 

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