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Energie – Environnement

Les éoliennes ont le vent en poupe… sauf dans la Loire

Source d’énergie renouvelable ou atteinte au cadre de vie et à l’environnement ? Les avis sur le rapport avantage/bénéfice des éoliennes sont tranchés. Jusqu’à présent les projets de parc dans la Loire n’ont pas pu aboutir.

 

Le rebond de l’éolien se confirme. « Après une année 2014 marquée par un rebond de l’énergie éolienne installée en France, plus de 500 MW ont déjà été raccordés au cours du premier semestre 2015 », annonçait triomphalement France Energie Eolienne l’été dernier. L’association des professionnels du secteur pouvait se vanter de contribuer ainsi utilement à la transition écologique à quelques mois de la COP 21. En 2014 le cap des 10 000 mégawatts (MW) installés a été dépassé. Dans la Loire il en va tout autrement.

Si des projets sont évoqués depuis plus de 10 ans, force est de constater qu’ils tardent à se concrétiser. Des éoliennes ont bien fait leur apparition en juillet 2014 dans les Monts de la Madeleine et sont visibles du Roannais, mais elles se situent dans l’Allier voisin. Le projet de parc des Monts de la Madeleine sur les communes de Chérier et La Tuilière suscite moins d’enthousiasme. Il s’agirait d’installer respectivement 4 et 5 mâts d’une puissance totale de 22,5 MW. « La production prévisionnelle est d’environ 54 GW par an soit l’équivalent de consommation électrique de 20 000 foyers hors chauffage », précise le rapport de juin 2014 de l’Autorité environnementale du préfet de la région Rhône-Alpes. Pourtant le projet est au point mort.

En cause : l’annulation de l’enquête publique de 2014 pour vice de forme. La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Loire a également œuvré pour retarder le projet. En effet la chouette chevêchette d’Europe, une espèce protégée, n’avait pas été intégré dans l’étude d’impact environnemental. Le préfet a préféré relancer une enquête publique. Ouverte depuis le 4 janvier, elle dure jusqu’au 8 février et permet à chacun de s’exprimer. Les opposants, réunis au sein de l’association Bien vivre en pays d’Urfé, dénoncent une atteinte au paysage des aérogénérateurs d’une hauteur de 150 m.

Même levée de bouclier dans le Haut Forez où quatre éoliennes auraient pu être installées à Saint-Jean-La-Vêtre et une autre à La Côte-en-Couzan pour une puissance totale de 12,5 MW. La Chamba était concernée pour un poste de livraison et un mât de mesure. Mais le commissaire-enquêteur a rendu un avis défavorable en octobre 2015 à l’issue de l’enquête publique. Le dernier mot revient cependant au préfet qui devrait prendre sa décision d’ici à l’été.

A l’inverse le projet éolien dit « participatif » en forêt de Teillard, dans le sud du Pilat, paraît mieux engagé, même si le mât de mesure a été saboté en septembre dernier. Dix éoliennes sont prévues, réparties à égalité sur les communes de Saint-Sauveur-en-Rue et Burdignes. La livraison du chantier pourrait se faire à l’horizon 2018. « Les projets qui se construisent sans concertation citoyenne rencontrent des oppositions dures, analyse Marie-Anne Menoud, directrice scientifique de l’association environnementaliste de la Frapna. En revanche quand les élus ont pris le temps, que leur projet s’inscrit dans une démarche globale de l’énergie, les éoliennes sont beaucoup mieux acceptées. Mais la question de bon sens à se poser c’est d’abord de faire le nécessaire pour économiser l’énergie avant de vouloir en produire toujours plus. »

Mathieu Ozanam

 

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